Biographie
 
Très tôt, Jean DESVILLES a été, attiré par la peinture, il a suivi  les cours de l’Académie André LHOTE tout en poursuivant, à la bibliothèque de l’OPERA DE PARIS des études approfondies sur les décors de Ballets, ce qui lui a permis  d’en réaliser pour Maurice BEJART, Janine CHARRAT..
Ce qui est remarquable, et nous retrouvons cette caractéristique tout au long de sa carrière, c’est qu’il a très vite trouvé sa propre manière, une vision du monde qui lui est toute personnelle, sans se laisser influencer par les différents courants.
La force du message qui l’inspire est telle qu’il n’a jamais, comme il en courait pourtant le risque, joué les caméléons, qu’il n’a jamais cherché ni à copier, ni à s’inspirer de personne, se contentant des visions qui émergeaient à profusion des profondeurs de son subconscient.
En fait, il n’a jamais cessé de peindre. Sa vie entière est jalonnée de ses toiles et c’est un émerveillement perpétuel que de les regarder.
 
UN STYLE BIEN IDENTIFIABLE. Jean DESVILLES a su se créer en peinture un style personnel reconnaissable au premier regard. Le plus souvent, le peintre se place derrière ses personnages ou parmi eux, il se fait l’un d’entre eux, observe, le paysage du même point de vue qu’eux, fait cause commune avec leur  regard, semble vouloir partager leur vision du monde pour mieux nous en faire bénéficier.
Sa conception, celles qu’il nous propose, est celle du témoin qui éprouve leur angoisse ou leur émerveillement devant un monde toujours renouvelé.
 
Jean DESVILLES propose un contexte, c’est pour le « visiteur » d’un instant le règne du tout possible, l’occasion, dans un cadre qui dépasse ses songes les plus fous de réaliser ses fantasmes, d’entrevoir la vision d’un monde qui hantera désormais ses jours, de visiter ces lieux chargés de mystère.
Le spectateur a souvent l’impression qu’il lui suffirait de claquer du doigt pour que tout se remette. à bouger, qu’il est le magicien que les personnages attendent de toute éternité pour reprendre leurs jeux, leur promenades nostalgiques et les enfants leurs ébats.
 
LA PRIMAUTE DE L’ESPRIT. Pourtant tous les ingrédients de l’évolution ne sont pas également représentés. Le règne minéral, eau, terre, pierre, sert de cadre, ponctué par ces sphères énigmatiques, symboliques, ésotériques de la totalité des êtres et des choses, boules colorées aux contenus mystérieux et déroutants, présentées aux différents stades de leur éclosion.
Curieusement, la vie n’est représentée le plus souvent que par les femmes et les enfants, songeurs qui observent avec sagesse troublante les jeux nautiques de leurs aînés sans y prendre part. Jeunes femmes fragiles, défiant dans leurs danses les lois de la pesanteur, des bébés, indifférents au monde qui les  entoure, s’enferment dans leur univers clos.
 
Les animaux, à l’exception des oiseaux, de la colombe symbole éternel de l’esprit, sont souvent absents, ,tout comme les hommes qui n’apparaissent, sauf de rares exceptions, que dans les œuvres qu’ils ont laissées, œuvres qui révèlent les injures que leur ont fait subir le temps qui passe.
Le monde végétal fait de timides apparition ; arbres fossilisés, bonzai, plantes minérales du désert, quelques fruits mûrs.
Tout se passe  comme si le peintre voulait nous laisser ignorer les millions d’années de l’évolution d’où nous avons émergé à grand peine pour s’en tenir à l’essentiel : à l’esprit incarné dans l’être humain qui seul compte pour sa méditation.
Le temps semble suspendu, arrêté dans son vol, les vagues figées dans leur déferlement. L’esprit est tout entier concentré dans les personnages. Il est même parfois mis directement en scène, sans le vecteur humain, comme dans le « Regard d’envie » ou des yeux animent un nuage et contemplent des fruits qui flottent à la dérive sur une mer immense.
 
LE MIROIR INITIATIQUE.  Ce que nous admirons particulièrement, c’est la sérénité des personnages qui semblent être passés au-delà du miroir, avoir acquis la maîtrise de leurs sentiments aussi bien que de leurs corps, qui dansent sur les volcans à peine éteints. Point de larmes ou de bras tordus de douleur. Dans le calme d’un esprit maîtrisé, les personnages apaisés
poursuivent une méditation sereine qui remet les aléas du monde à leur juste place.
Ils illustrent la devise de Mozart qui lui a permis de surmonter les pires épreuves : «  NI HEUREUX, NI MALHEUREUX, VIVANT !»
La plupart de ses œuvres sont des appels à la méditation intérieure dont l’exemple est discrètement suggéré par un des personnages clé du tableau. Sorte de miroir initiatique dans lesquels le peintre nous invite à nous mirer pour nous y découvrir, proposant à notre sagacité de somptueux rébus d’une esthétique raffinée, née de son imaginaire fertile.
Comme les disciples d’Isis qui recevaient l’initiation dans les temples de la Haute Egypte, le spectateur voit s’entrouvrir devant lui des  perspectives inconnues. Devant ces formes flamboyantes qui le regardent avec l’impassible gravité  des dieux, il sent palpiter un monde invisible dont l’accès lui semble soudain possible. Il accède au-dedans d’un monde au-delà du bien et du mal par la chaîne  mystérieuse des causes.
 
Les tableaux doivent être regardés longuement, pour laisser leur effet magique se produire : Le lotus pousse sous le fleuve longtemps avant de s’épanouir.
C’est le grand talent de Jean DESVILLES que de savoir nous mettre dans ses tableaux en face de nous-même, de nous conduire à nous reconnaître en l’autre et de nous inviter à franchir le miroir initiatique, à soulever le voile d’Isis.
MICHEL FRAPECH, Ecrivain d’art.
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